Groupe Imagerie Chimique Cellulaire et Spéciation
Dans ce projet, nous avons plus particulièrement comparé l’incorporation cellulaire de chromates solubles (ex : Na2CrO4, solubilité 29 mol/l), carcinogènes faibles, et de chromates insolubles (ex : PbCrO4, solubilité 2.10 -13 mol/l), carcinogènes forts. L’incubation avec un chromate soluble conduit à l’accumulation uniforme du chrome sous forme réduite, y compris dans le noyau cellulaire. L’observation in situ par les techniques de micro-fluorescence X (figures 1 et 2) du chrome réduit dans le noyau conforte l’hypothèse de l’altération de l’ADN par le Cr(III). Les chromates insolubles, dont la solubilité augmente en présence des cellules vivantes, donnent un résultat similaire. Le chrome réduit est uniformément réparti dans la cellule, y compris dans le noyau (Fig 1). Ces résultats sont en accord av ec l’hypothèse de réduction intracellulaire rapide du Cr(VI). Par contre, dans le cas des chromates insolubles, la présence simultanée de formes oxydées dans ce qui ressemble à des vacuoles cytoplasmiques serait un facteur aggravant pour la transformation cellulaire. En conclusion, nous proposons d’expliquer le fort potentiel carcinogène des chromates insolubles par la fixation de Cr(III) sur l’ADN, et la présence concomitante de l’agent oxydant Cr(VI) dans l’environnement cellulaire, pourvoyeur d’espèces radicalaires oxygénées qui peuvent oxyder le Cr(III), et conduire à une génotoxicité accrue.